le tir au cinématographe (1910)
En 1910, MM. J. Paterson et J. T. Musgrave ont eu l’idée ingénieuse d’appliquer au tir à cible mouvante le cinématographe. Le tireur, dit le Journal des Débats, est placé en face d’un écran de toile blanche sur lequel sont projetées les scènes de quelque drame imaginaire. Pour l’obliger à plus de décision, on ne lui dit point à l’avance ce qu’on va lui montrer ». Le journaliste donne l’exemple d’une scène représentant un voleur en effraction qui, au cours du « tableau », « se cache, saisit son revolver et se met en état de défense. C’est à ce moment que le tireur intervient. Tandis que le voleur braque sur lui son revolver et en tire les six balles, le tireur doit riposter coup pour coup ». On apprend que « les résultats se marquent d’eux-mêmes, en arrière de la toile, sur de petites cibles situées exactement aux différentes places occupées par le voleur. » Le Fascinateur, n°93, septembre 1910, p. 260. Dans le numéro 90 du même périodique, un journaliste commente les usages du cinématographe dans le domaine militaire : « Les Japonais cherchent à tirer parti de toutes les inventions au point de vue militaire. Pour apprendre aux soldats à tirer sur des cibles mouvantes et reproduisant au naturel les évolutions d’une troupe, les Japonais ont utilisé le cinématographe. » Le Fascinateur, n°90, juin 1910, p. 165.
Extrait de thèse de doctorat de Selim Krichane